À propos de Roomi Fields

Roomi Fields naît d’une envie simple : explorer des instruments électroniques qui respirent, qui gardent quelque chose de vivant, d’organique, proche de la sensation d’un instrument acoustique.

Depuis un moment je m’imprègne de l’histoire et de l’évolution de la musique et dernièrement de la musique électronique.
Le récit de Laurent de Wilde sur les pionniers, l’aventure de Moog, la délicatesse poétique de Mutable Instruments sont pour moi des sources d’inspiration fertiles.
Tout cela nourrit une question qui traverse Roomi Fields : comment des circuits, du code et quelques boutons peuvent-ils donner naissance à des instruments avec une véritable présence, une personnalité sonore, une façon d’entrer en lien avec celles et ceux qui jouent, avec les autres musiciens et avec l’auditrice, l’auditeur, le public ?


Démarche et sensibilité

Roomi Fields se construit à partir de l’écoute :
écoute de la matière sonore, des micro-variations, des timbres qui évoluent, des textures qui semblent presque se déplacer toutes seules.

La technique sert cette recherche. Chaque idée de module commence par une intuition musicale ou une sensation :
un mouvement de grain, une tension lente dans le spectre, un champ harmonique qui se déploie.
L’objectif reste constant : mettre l’ingénierie au service de la poésie, du jeu et du lien – entre le musicien et l’instrument, entre les sons, entre les êtres qui partagent un moment d’écoute.

L’esthétique sonore s’oriente vers des formes organiques :
des comportements légèrement imprévisibles, des réponses sensibles aux gestes, des structures qui donnent envie de rester avec un son, de le laisser évoluer.


Modules en devenir

Aujourd’hui, nous travaillons sur la conception d’un premier module.
La démarche suit une philosophie proche de celle de Mutable Instruments :

  • les idées vivent d’abord sous forme de modules pour VCV Rack,

  • les sources sont destinées à circuler librement, dans un esprit open source,

  • les versions Eurorack arrivent ensuite, lorsque un concept trouve une forme suffisamment claire et joyeuse pour habiter un module physique.

Roomi Fields avance par essais, prototypes, écoutes prolongées.
L’atelier reste en construction, les modules eux aussi : ce sont d’abord des champs d’exploration, puis peut-être des instruments que d’autres mains feront vivre.


Un champ pour jouer, chercher et se rencontrer

Le nom Roomi Fields fait écho à la fois au « champ » de tous les possibles sonores, au champ intérieur de Romi, et au poète soufi Jalâl ad-Dîn Rûmî.
Un de ses vers accompagne silencieusement la démarche :

« Au-delà des idées de bien agir ou de mal agir, existe un champ. Je t’y retrouverai. »

Roomi Fields cherche ce champ-là, dans le domaine sonore :
un espace où les instruments électroniques soutiennent la découverte, le jeu, la rencontre, et où la musique garde une place profondément humaine, malgré et grâce aux machines.